Le bien-être au travail : prévenir les Troubles Musculo-Squelettiques des salariés
Les TMS, Késako ?
« Les Troubles Musculo-Squelettiques résultent d’un déséquilibre entre les capacités physiques du corps et les sollicitations et contraintes auxquelles il est exposé » (source : amelie.fr)
Une définition qui en dit long sur les différentes pressions de tous types (tant physiques que psychologiques) qui s’exercent aussi bien sur les salariés des petites que des grandes entreprises. Ils peuvent apparaître rapidement ou s’installer de façon progressive.
Des coûts exorbitants pour des troubles qui peuvent pourtant être évités.
Première cause d’indemnisation pour maladie professionnelle et touchant tous les secteurs d’activités, les troubles musculo-squelettiques sont responsables de la dégradation des structures autours des articulations (muscles, tendons, nerfs, ligaments…) le plus souvent au niveau du dos, des cervicales, ou des membres supérieurs. Ils représentent un véritable enjeu économique et de santé publique.
Des affections qui coûtent chères tant aux salarié(e)s qu’aux entreprises : Ils sont en effet une source de désorganisation et entraînent bien souvent une baisse de la performance. Pour les salariés, près de la moitié des TMS entraînent des séquelles lourdes avec des risquent de désinsertion professionnelle. À l’origine d’un très grand nombre de pathologies, des signes annonciateurs précèdent systématiquement leur apparition. Ainsi le plus souvent les TMS peuvent être évités en mettant en place une bonne stratégie de prévention santé.
Les 4 grandes familles de facteurs qui favorisent l’arrivée des TMS :
Les facteurs biomécaniques ou environnementaux : répétitivité de certains gestes, efforts excessifs et notamment le port de charges lourdes, métiers et travaux nécessitant des gestes très précis, postures inconfortables et maintenues durant de longues périodes, froid, bruit, vibrations, chocs…
Les facteurs psychosociaux : Le stress est en grande partie responsable de l’arrivée de TMS : charge de travail excessive, manque de soutien ou de considération de la part de ses collègues ou de sa hiérarchie, avenir professionnel incertain, monotonie des tâches quotidiennes, forte pression pour respecter des délais… autant d’éléments générateurs d’un stress récurrent qui par effet domino favorise l’apparition de gènes ou de douleurs au niveau de différentes parties du corps.
Les facteurs organisationnels : La mauvaise gestion des équipes et des services au sein des entreprises est également propice à l’arrivée des TMS : manque de pauses, durée de travail excessive et temps de récupération trop court, etc…
Les facteurs individuels : l’âge, le genre, l’état de santé physique et psychique, etc… Nous ne sommes pas tous égaux face aux TMS et la prise en compte individuelle de chaque salarié doit occuper une place centrale dans la gestion de la démarche de prévention.
Les pathologies liées au TMS sont nombreuses. Les plus fréquentes sont les lombalgies, les cervicalgies, le fameux syndrome du canal carpien, les douleurs chroniques de l’épaule et la tendinite au niveau du coude. Une liste non exhaustive tant la liste est longue.
Ergothérapeutes + Professionnels du bien-être + Kinésithérapeutes + DRH = l’équation d’une démarche de prévention et de traitement réussie.
Comme vous avez pu le comprendre, les TMS sont issus de 4 grandes familles, rattachées chacune à différents désordres ou contraintes. Les ressources humaines et différents professionnels peuvent donc intervenir de façon complémentaire.
Après un diagnostique global et personnalisé permettant de dresser l’état des lieux de la situation de l’entreprise et des différents services (associant professionnels extérieurs, médecin du travail, RH et délégués du personnel) des actions peuvent être mises en œuvre.
L’ergothérapeute : biomécanique et environnement.
Il apporte une approche globale permettant à chacun d’exercer une activité sécurisée, autonome et efficace. Il va évaluer les difficultés des employés sur leurs postes et s’intéresser notamment à l’environnement de travail pour proposer à la fois des aménagements mais aussi mettre en oeuvre différentes techniques d’adaptation pour améliorer la réalisation de gestes professionnels.
Le professionnel du bien-être : Combattre le stress et les risques psychosociaux.
Par une approche combinée associant techniques de relaxation et prise en compte du stress physique et émotionnel grâce aux massages (Amma Assis), le professionnel du bien-être apporte une réponse différente de celles proposées par les ergothérapeutes ou les kinésithérapeutes. Par la mise en place d’une ambiance propice à la détente (musique, lumière, odeurs…), son objectif sera d’amener chaque salarié à se détendre et à découvrir des techniques pour apprendre à mieux gérer les tensions et son stress, grand pourvoyeur de TMS. Selon les résultats d’une étude canadienne, les massages et notamment les massages bien-être seraient même plus bénéfiques que les traitements médicamenteux pour soigner les troubles du dos !
Le kinésithérapeute : prévenir ou guérir!
Il intervient en complément de l’ergothérapeute et reçoit les salariés afin d’établir un bilan pour permettre de mettre en place des actions spécifiques en fonction des besoins de chaque employé : exercices d’étirement, exercices musculaires en fonction des contraintes du métier du salarié, conseil pour la pratique d’activité sportive… La sensibilisation reste une nouvelle fois le maître-mot basée sur des conseils auprès du salarié pour le guider vers des habitudes de vie propices à la préservation de son capital santé.
DRH et médecine du travail : Au coeur du dispositif
La direction des ressources humaines et le médecin du travail doivent engager le dispositif de prise en charge des TMS et accompagner sa mise en oeuvre. Celle-ci débute par un audit global de l’entreprise et des différents services pour identifier les risques et définir avec précision les besoins spécifiques à chaque type de métiers. Une fois l’action engagée, elle devra être poursuivie sur le long terme et faire l’objet d’évaluations régulières pour s’assurer de sa pertinence.
Un accompagnement complet qui part d’un diagnostic santé des salariés à la mise en œuvre d’un plan de prévention parfaitement adapté sera le meilleur moyen de lutter contre les TMS au travail et favoriser la qualité de vie au travail. En prenant en compte tous les facteurs et en agissant autant sur le corps que sur l’esprit, les entreprises favoriseront le bien-être de leurs salariés. De ce fait, elles contribueront efficacement à la gestion du stress. Rien de mieux qu’un climat social apaisé et une ambiance d’entraide au travail.
Prendre soin de ses salariés c’es aussi prendre soin de son entreprise.
Rappelons-nous cet adage « Mieux vaut prévenir que guérir »